Les industriels à la rencontre des agriculteurs - Nestlé Nutrition infantile [Épisode 7/11]

Alors que le Salon de l'agriculture n'ouvrira pas ses portes cette année, LSA est parti à la rencontre du monde agricole. Onze dirigeants de l'industrie des produits de grande consommation nous ont emmenés chez des agriculteurs dont ils sont partenaires. Septième épisode avec Charlotte David, DG de Nestlé Nutrition Infantile qui nous emmène dans un élevage du Nord et revient sur la stratégie de décarbonisation du lait. 

 

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Les industriels à la rencontre des agriculteurs - Nestlé Nutrition infantile [Épisode 7/11]
Donald ­Herphelin, éleveur laitier et Charlotte David, DG de la nutrition infantile chez Nestlé travaillent ensemble sur les sujets RSE.

«Il faudrait que vous reveniez en juillet, les prairies sont magnifiques en été. Là, ce n’est pas la meilleure saison », explique Donald ­Herphelin en accueillant LSA dans son exploitation. En cette pluvieuse journée de janvier, les pâturages du Gaec (groupement agricole d’exploitation en commun) du Toit rouge, en partie situés dans le parc naturel régional de l’Avesnois, sont partiellement inondés. Dans la salle à manger de la ferme, nous retrouvons Charlotte David, DG de la nutrition infantile chez Nestlé (Guigoz, Nidal, Naturnes…), et Henri Brichart, président de Laitnaa, coopérative à laquelle est affilié le Gaec. Le temps d’un café, nous voilà chaussés de bottes de pluie et parés pour la visite.

Donald Herphelin nous montre d’abord le « tank à lait », une cuve réfrigérée d’une capacité de 11 000 litres. « Le lait est ramassé toutes les quarante-huit heures par la coopérative Laitnaa. À chaque fois, un échantillon est prélevé pour en vérifier les qualités nutritionnelles et sanitaires, notamment le nombre de cellules somatiques, signes d’un mal-être de l’animal », expose-t-il. Le bien-être de leurs bêtes, Donald Herphelin et son épouse Karine le cultivent depuis qu’ils ont repris l’exploitation familiale, en 1998. « Mes parents ont débuté en 1983 avec 15 vaches laitières. Aujourd’hui, nous élevons 150 prim’holstein », détaille l’éleveur, en refermant derrière nous la porte de l’étable « pour que les vaches n’aient pas de courants d’air ». Surprise : ces dames disposent de matelas d’eau pour leur couchage. Pourquoi ? « Parce qu’elles sont mieux installées ainsi. Vous savez, une vache fait les trois-huit : dans une journée, elle mange huit heures, dort huit heures et rumine huit heures », répond l’éleveur.

Un engagement sans répit

Pour les nourrir, il cultive également du maïs, de la betterave et, depuis cette année, de la luzerne, qui s’ajoutent à l’herbe de ses prairies. « 80 % de ce que mangent nos vaches vient de notre ferme », complète Donald Herphelin.

Été comme hiver, les journées sont rythmées par les deux traites quotidiennes. La première démarre à 6 h 15 et la seconde à 16 h 45. Pour Donald et Karine, aidés par le père de Donald, âgé de 70 ans, et par un apprenti présent à la ferme trois semaines par mois, traire et nettoyer la salle de traite prend à chaque fois trois heures. Et ce 365 jours par an. « La dernière fois que nous avons pris des vacances, c’était il y a dix ans. Nous devions passer une semaine dans le Sud mais nous sommes rentrés en urgence au bout de trois jours : une averse de grêle avait endommagé les bâtiments », se souvient Donald Herphelin, qui conclut : « Pour travailler avec des animaux, il faut une vraie vocation. » Avec une rémunération de 1 000 € chacun pour le couple, c’est même un sacerdoce…

« L’élevage est un métier de passionnés, mais qui souffre d’une mauvaise image », souligne Henri Brichart. Un motif d’incompréhension aussi pour Charlotte David : « Nous avons une très bonne image de l’agriculture française et avons à cœur de nous fournir en lait français pour sa qualité, mais aussi parce que c’est important de nous approvisionner localement : notre usine de Boué (02) utilise du lait provenant essentiellement de fermes dans un rayon de 50 km autour et exporte 80 % de sa production. C’est une reconnaissance du savoir-faire et de la qualité de la filière laitière tricolore », explique la DG de Nestlé Nutrition infantile.

Outre la mise en avant de l’origine française, le groupe veut accélérer dans le développement durable et s’est engagé dans une ­démarche 0 % net carbone d’ici à 2050. Pour cela, il développe divers programmes pour aider ses agriculteurs partenaires à effectuer leur transition. Un virage déjà bien amorcé chez Donald Herphelin, qui vient d’obtenir le label Bas-Carbone, mis en place en 2019 par le gouvernement. Avec ses 90 hectares de prairies, ses 14 km de haies et ses cultures pour son bétail, son lait nourrit 6 400 personnes en ne générant que 0,74 kilo de carbone par litre produit, bien en dessous de la limite de 1,6 kg pour obtenir le label. Une réduction d’empreinte vertueuse : « Plus on est neutre en carbone, meilleures sont les marges », explique l’éleveur. « Cette labellisation est une démarche encore jeune dans laquelle nous voulons accompagner, avec Laitnaa, les éleveurs de la région Hauts-de-France », ajoute Charlotte David.

Sécurité des volumes

Une manière aussi de lutter contre l’agribashing… "Pourtant, l’industrie alimentaire est très réglementée, en particulier en nutrition infantile. Notre secteur est parfois montré du doigt mais, derrière, ce sont des femmes et des hommes qui travaillent pour nourrir les bébés, dont les plus fragiles. On ne fait pas ce métier sans passion », rappelle la DG.

Et Donald Herphelin ajoute : « Nous aussi, nous avons besoin de l’industrie agroalimentaire : la sécurité des volumes, la diversité des produits, l’emploi… Évidemment, il y a toujours des tensions sur les prix, mais c’est la vie normale. » Une vie normale dont notre hôte du jour reprendra le fil après notre départ : il est 16 h 45, c’est l’heure de la traite. 

Véronique Yvernault, à Cartignies

L’industriel Nestlé Nutrition infantile et médicale
  • CA Europe, Moyen-Orient et Afrique du Nord 2019 : 1,85 Mrd €
  • 730 salariés en France
  • Marques : Guigoz, Nestlé Nidal, Nestlé Naturnes, Nestlé P’tit
Source : rapport annuel 2019 de Nestlé
L’agriculteur Gaec du Toit rouge
  • Cartignies (59)
  • Élevage de 150 vaches laitières
  • 130 hectares

 

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