Bars et restaurants fermés: les industriels de l’agroalimentaire de plus en plus inquiets
La fermeture prolongée des bars et des restaurants précipitent les difficultés de l’industrie agroalimentaire. A la veille des fêtes de fin d’année, l’Ania lance un nouvel appel aux pouvoirs publics.
Avec le couvre-feu, puis le second confinement, bars et restaurants sont sur la sellette. Il y a quelques semaines, le cabinet Gira Conseil, expert de la consommation hors-domicile a produit une note aux chiffres vertigineux : Une perte sèche de 30 à 34 Mds € de chiffre d’affaires pour le secteur, soit 50% à 55% du chiffre d’affaires global de la restauration hors domicile, 100 000 emplois directs et un restaurant sur trois menacés, au moins 7 Mds € de matières premières non achetées.
Dans le sillage des bars et restaurants, les industriels de l’agroalimentaire sont à leurs tours entrainés dans la tourmente. En 2019, le secteur de la consommation hors domicile dominé par la restauration commerciale (40% des prestations servies) a représenté un chiffre d’affaires de près de 30 Mds € pour l’industrie agroalimentaire, soit 15% des volumes commercialisés par les 17 647 entreprises agroalimentaires.
Un secteur de plus en plus inquiet
Selon le dernier baromètre établi par l’Ania, à la suite d’une consultation lancée auprès de 400 entreprises représentatives du secteur entre le 21 octobre et le 10 novembre 2020, 57% des entreprises déclarent être concernées par une baisse d’activité proche de 50%. Conséquence, une entreprise sur deux prévoit d’annuler ou de différer ses projets de recrutement et 60% estiment que l’effondrement de la consommation hors domicile aura de lourdes conséquences sur l’amont agricole.
De nouvelles aides
Une réalité qui pousse les acteurs à demander de nouvelles aides aux pouvoirs publics pour la valorisation des stocks des invendus via un crédit d’impôt, une défiscalisation des dons alimentaires et d’autre part un plan de relance spécifique afin de rendre plus fortes à l’avenir ces entreprises essentielles au tissu économique régional.
Le décret publié le 3 novembre 2020 va cependant permettre aux fournisseurs du marché de la restauration hors domicile de bénéficier des mesures de soutien (exonération des charges sociales et patronales, accès au fonds de solidarité, et prise en charge du chômage partiel à 100%…) accordées à leurs clients. La quatrième version du projet de loi des Finances annonce par ailleurs le prolongement de la mesure d’exonération de cotisations et contributions sociales.
L’enjeu est de taille. « Sans une mobilisation forte et immédiate des pouvoirs publics auprès de toutes les entreprises fournisseurs du hors domicile, la France perdra une partie de sa filière alimentaire et gastronomique avec de très lourdes conséquences sur l’emploi et le secteur agricole », assure l’Ania dans un communiqué.