L'Europe retarde la mise en oeuvre des règles d'authentification pour les paiements en ligne
L'autorité bancaire européenne (ABE) a ralenti sur son projet sur les standards d'authentification renforcée du client pour les transactions en ligne au-delà de 10 euros. Ils devraient toujours arriver le 14 septembre prochain, mais l'ABE prévoit d'accompagner les acteurs de la chaîne de paiement au-delà de cette date pour les aider à se conformer aux normes.
Luc Lewitanski
\ 11h12
Luc Lewitanski
L'autorité bancaire européenne a publié un communiqué le 21 juin destiné à calmer les inquiétudes des acteurs du marché du paiement autour de l'entrée en vigueur imminente de ses standards d'authentification forte du client (Strong Customer Authentication en Anglais ou SCA). Ces standards impliquent en effet des étapes supplémentaires lors du paiement, comme la saisie de codes d'identification envoyés sur différents appareils.
L'instance régulatrice européenne de supervision des transactions, qui siège depuis le 3 juin à la Défense, à Paris (une des conséquences du Brexit) justifie, dans un communiqué, ce retard dans la mise en application de son nouveau règlement par la complexité des solutions mises en oeuvre. La structure dit avoir bien conscience que tous les acteurs ne seront pas prêts le 14 septembre prochain. Mais L'ABE explique qu'il lui est impossible de retarder cette date. Elle se propose donc de "travailler avec les Payment Service Providers (PSPs) et les parties prenantes, y compris les e-marchands et les consommateurs, pour leur accorder plus de temps. Ceci permettra aux émetteurs de migrer vers des approches qui sont conformes au SCA, et aux acheteurs de migrer leurs marchands vers des solutions qui sont compatibles avec le SCA". Elle précise néanmoins que cette extension est une "flexibilité supervisée sous conditions que les PSPs aient mis en place un plan de transition".
La Fevad s'est félicitée de cette prise de décision : "L’avis fait ainsi écho aux alertes émises par la Fevad et les associations du e-commerce en Europe et de l’industrie des paiements, sur les risques de conséquences catastrophiques pour des centaines de milliers d’entreprises et les millions de consommateurs qu’aurait entrainé une application brutale des nouveaux standards au 14 septembre 2019. La Fevad se félicite de la possibilité reconnue aux régulateurs nationaux d’accorder un délai supplémentaire afin de permettre la mise en place d’un plan de migration".