Les 4 chantiers prioritaires de la filière cosmétique

A l'occasion de l'édition 2021 du salon Cosmetic 360, la Cosmetic Valley et la Fédération des entreprises de la beauté (Febea) ont présenté les chantiers prioritaires de la filière cosmétique. « On est passé de la résistance-résilience au rebond et à la relance. La dernière étude menée par le cabinet Asterès montre que la filière est repartie en termes de recrutement, de recherche et développement et d'investissement », a déclaré Marc-Antoine Jamet, président de la Cosmetic Valley. En effet, le sondage mené en septembre dernier montre que les recrutements sont en augmentation de 2% par rapport à l'an passé. 40% des entreprises ont prévu d'augmenter leurs recrutements. 40% des répondants ont accru leurs dépenses de recherche et développement. La filière française qui reste leader au niveau mondial ne compte pas se reposer sur ses lauriers et mène divers chantiers pour conserver sa position.

1. Renforcer le made in France

Premier chantier : le made in France. Emmanuel Guichard, délégué général de la Febea, a annoncé le lancement d'une vaste étude pour identifier les productions qui pourraient être rapatriées en France. « La filière est déjà fortement ancrée en France mais nous voulons aller encore plus loin, explique-t-il. Nous souhaitons être acteurs dans la réindustrialisation de la France. » L'étude, dont les résultats sont attendus pour fin janvier, « va nous permettre de déterminer dans les achats des marques quels sont les segments sur lesquels nous avons soit une dépendance à l'import, soit une dépendance stratégique avec un nombre de fournisseurs très réduits, soit des produits venant de très loin. Ensuite, l'étude mettre en lumière les raisons qui font que ces segments n'existent plus en France. Cela nous permettra alors de travailler avec tous les maillons de la filière pour voir comment relocaliser certains segments », détaille Emmanuel Guichard.

2. Créer une force européenne

La Cosmetic Valley veut être moteur et s'associer à ses homologues dans d'autres pays afin de peser au niveau de l'Europe. Dans ce but, le pôle ainsi que la région Centre-Val de Loire et son agence de développement économique Dev'up Centre-Val de Loire se sont associés avec la région Lombardie et son cluster cosmétique Polla della Cosmesi. Les partenaires français et italiens ont ainsi créé le réseau Go4Cosmetics. « L'Italie est le second pays de la beauté après la France. Il était cohérent de s'associer pour créer un réseau européen », constate Marc-Antoine Jamet. Christophe Masson, directeur général de la Cosmetic Valley, ajoute : « nous commençons à deux mais nous souhaitons vraiment ouvrir le réseau à d'autres régions et développer une stratégie européenne forte. » Selon Dev'up Centre-Val de Loire, cinq autres territoires veulent s'inscrire dans cette dynamique : la Catalogne en Espagne, la région Centre au Portugal, le Nord-Ouest de la Roumaine, Olomouc en République Tchèque et la Sardaigne en Italie. En parallèle, le Global cosmetics cluster Europe coordonné par la Cosmetic Valley renforce la collaboration européenne.

3. Identifier les marchés à conquérir

Avec 15,7 milliards d'€ de produits exportés en 2020, la France reste le premier exportateur mondial de la cosmétique. « Mais la concurrence se développe en Corée du Sud, à Taïwan, au Japon, Allemagne, États-Unis... », rappelle Marc-Antoine Jamet. La filière s'intéresse particulièrement à l'Asie. La Chine est le premier pays vers lequel partent les produits cosmétiques français. « L'Inde est un marché à fort potentiel », confie Marc-Antoine Jamet. Selon Expandys, le marché indien des cosmétiques représentait 5,49 milliards d'euros en 2019 et il devrait tripler de taille pour atteindre 17,8 milliards d'euros en 2025.

4. Accélérer la transition écologique

« 74% des Français attendent en priorité que les entreprises de la cosmétique s'engagent sur la transition environnementale, rappelle Emmanuel Guichard. La Febea a lancé deux grands projets structurants dans ce domaine cette année. Le premier concerne la biodiversité. Nous venons de diffuser un guide des bonnes pratiques en la matière. Le second est le Plastic Act. Il s'agit d'un plan d'action pour des emballages cosmétiques durables qui visent à la réduction de l'empreinte plastique de nos industries avec une baisse de 15% de la quantité d'emballages plastiques utilisés entre 2018 et 2025, et le développement du réemploi et du recyclage. »

En conclusion, Marc-Antoine Jamet a rappelé que la filière parfumerie-cosmétique en France, « c'est 45 milliards d'euros de chiffre d'affaires, 3200 entreprises et 246 000 salariés. »