Coût du fret : les fabricants de jouets en appellent eux-aussi à l'Etat
L'appel de Michel-Edouard Leclerc contre la hausse du prix du fret maritime trouve un nouveau soutien : la fédération des fabricants de jouets, la FJP, s'associe à son tour à sa demande d'enquête parlementaire.
Véronique Yvernault
\ 07h30
Véronique Yvernault
Une nouvelle voix s'ajoute à la demande de Michel-Edouard Leclerc pour la création d'une enquête parlementaire sur l'inflation du coût du fret maritime. Déjà appuyée par les distributeurs spécialistes du jeu et du jouet, elle reçoit désormais le soutien des fabricants du secteur via la Fédération française des industries jouet-puériculture (FJP). Une union sacrée du jouet français... en attendant, peut-être, une prise de conscience élargie.
La France et l'Europe
"Notre fédération rejoint la demande de Michel-Edouard Leclerc, relayée par la FCJPE, de création d'une mission parlementaire d'information sur l'inflation du prix du fret maritime. La France doit porter cette question auprès de la commission européenne car toute la zone euro est concernée", expose Christophe Drevet, directeur général de la FJP, rappelant qu'une étude d'Euler Hermes menée en février dernier pointait déjà que cette inflation risquait de coûter entre 4,5 et 7 points de marge aux entreprises de la zone euro. "Et à l'époque, le prix du container était moitié moins élevé ! Aujourd'hui, il oscille entre 18 000 et 20 000$", ajoute-t-il.
Outre le problème du prix, la FJP déplore également le service "en-dessous de tout" des compagnies maritimes, qui accumulent les retards d'embarquement et de livraison. "Nous demandons à l'Etat de passer un message fort et clair sur les raisons de l'opacité qui entoure cette situation : une mission parlementaire permettrait de comprendre les causes de cette hausse et de mieux anticiper pour l'avenir", reprend Christophe Drevet, ajoutant que les compagnies maritimes disposent, au niveau européen, d'une exemption à la loi anti-trusts pouvant mériter aujourd'hui d'être reconsidérée.
Alors que les Etats-Unis, mais aussi la Grande-Bretagne, ont déjà lancé des missions d'enquête sur cette inflation, qui concerne non seulement le jouet mais aussi beaucoup d'autres secteurs de produits manufacturés, il serait temps, en effet, que la France et l'Union Européenne se penchent à leur tour sur la question.