Le Covid-19 accélère la baisse des naissances en France

On espérait un pic de naissances avec les "bébés du confinement", c'est finalement l'inverse qui est en train de se produire. Selon les premières estimations de l'Insee, le nombre de naissances a chuté de 13% en janvier dernier avec 53 900 naissances contre 62 180 en janvier 2019. Du jamais vu depuis plus de 45 ans ! "Il faut remonter à 1975, la fin du baby-boom, pour observer un phénomène de telle ampleur. Les naissances en septembre et octobre 1975 avaient en effet diminué de 14 % par rapport aux mêmes mois en 1974, et celles d’août et novembre de 10 %", souligne l'Insee.  

Cette nouvelle baisse intervient pile neuf mois après le début du confinement du printemps dernier. Le baby-boom espéré se transforme donc en "baby krach"...

Révisions à la baisse

Déjà en décembre 2020, le nombre de naissances avait diminué de 9%. L'Insee a également revu à la baisse son bilan pour l'ensemble de l'année dernière à 735 000 naissances au lieu de 740 000 annoncées initialement. Ce chiffre est "le plus faible nombre annuel de naissances depuis la fin de la seconde guerre mondiale, inférieur au point le plus bas observé en 1994", corrige l'institut qui annonce une baisse de -2,5% des naissances l'an dernier par rapport à 2019.

Contexte sanitaire et économique

Ce nouveau recul peut s'expliquer par le contexte anxiogène de la crise sanitaire du Covid-19, ayant pu décourager les couples de procréer ou les inciter à reporter leurs projets de parentalité. "Il faut également rappeler que pendant ce premier confinement du printemps 2020, les centres de procréation médicalement assistée ont été fermés. Inversement, le recours à l’interruption volontaire de grossesse a pu être plus compliqué au cours de cette période", indique l'Insee. 

L'incertitude quant à la situation économique a probablement également joué dans le désir des couples de fonder une famille ou de l'agrandir. "Les naissances avaient également diminué lors des récessions économiques du début des années 1980 et de 1993, avec des baisses sur un an ayant pu atteindre ponctuellement 10 % certains mois (- 10 % entre mars 1982 et 1983 comme entre avril 1982 et 1983, - 9 % entre février 1992 et 1993). Rien de tel n’a en revanche été observé en lien avec la dernière crise économique de 2008-2009", ajoute l'institut, qui prévoit de nouveaux points réguliers pour suivre la tendance baissière actuelle. 

La baisse du nombre de naissances que connait la France depuis six ans a un fort impact sur la consommation. Ainsi, selon Iri, les produits non alimentaires pour bébé ont vu leurs ventes en GMS chuter de 25% entre 2015 et 2020 tandis que les produits alimentaires reculaient, eux, de 12% sur cette période.