Seconde vie, nouveaux concepts, e-commerce : les multiples projets d'Ikea

Pendant vingt ans, l’arrivée d’Ikea dans Paris était attendue, guettée, commentée…Aujourd’hui, en moins de trois ans, le géant suédois rattrape son retard : il a ouvert un magasin boulevard des Capucines, puis un deuxième rue de Rivoli, un troisième sur une toute petite surface à Daumesnil,, et maintenant, enfin dans l’année qui vient, un lieu entièrement consacré à l’occasion, « la seconde vie », pour employer les mots de Emma Recco, directrice de la stratégie et du développement de Ikea en France. « Nous avons observé une forte hausse de la reprise des produits de nos clients, de l'ordre de 24%. Cela correspond à une réelle demande de la part de tous les consommateurs ». Dans ce lieu, qui ouvrira d’ici l’été 2022, les clients pourront trouver mobilier et objets de déco remis en état et à petit prix. De manière générale, des espaces « seconde vie » vont ouvrir dans les 35 magasins Ikea français. Ikea investira au total 1,6 million d’euros dans ces zones.

Un tiers du chiffre d’affaires en ligne

D’ores et déjà, les fans d’Ikea peuvent évaluer sur le site leur marchandise s’ils veulent la revendre. C’est l’un des grands enseignements de la pandémie : Ikea a vu ses ventes en ligne doubler et atteindre 1 milliard d’euros entre le 1^er septembre 2020 et le 31 août 2021. « En quatre ans, nous avons multiplié par dix les ventes en ligne », précise Emma Recco. Au global, elles pèsent maintenant 35% du chiffre d’affaires, qui a atteint 2,88 milliards d’euros sur le dernier exercice. Malgré plusieurs mois de fermeture (4,5 mois exactement), le chiffre d’affaires d’Ikea a quand même progressé de 4% par rapport à 2019-2020. « Nous avons écoulé 240 000 cuisines, soit 13% de plus, 950 000 matelas, soit 18% de plus et 370 000 canapés, soit 23% de plus », égrène Walter Kandnar, pdg d’Ikea France. A l’échelle mondiale, le groupe voit ses ventes progresser de 6,3%, à 37,4 milliards d’euros.

Durable

Amplifier l’écosystème construit en ligne et en magasin tout en préservant la planète, telle est la double ambition d’Ikea. « Toutes les livraisons des clients se feront à zéro émissions d’ici 2025 », précise Emma Recco. Pour l’électrique, promis à 100% pour Paris d’ici la fin de l’année, il faudra quelques mois de plus pour atteindre l’objectif. Plus de 2000 bornes électriques seront installées dans les magasins. Coût : 17,5 millions d’euros. En parallèle, les magasins se développent, tous formats confondus. Nice aura enfin son Ikea (24 000 m²) au printemps prochain. Toulouse et Perpignan testent depuis cet été des « points de conseil » de moins de 100 m². « Nous allons continuer à nous rapprocher de nos clients », promet Emma Recco. Se rapprocher passe par une digitalisation accélérée des points de vente. 750 bornes ont été déployées dans les magasins et Christophe Cadic, directeur du digital, compte bien aller plus loin. « Les douze derniers mois ont été inédits d’un point de vue de la transformation digitale. Maintenant, nous concentrons nos efforts sur les smartphones et toutes les possibilités qu’ils offrent avec pour objectif d’être le plus simple possible ». Les salariés français ont été les premiers à être équipés d’un smartphone.

A retenir : Ikea en France

2,88 milliards d’euros de C.A au 31/08/2021

Dont 1 milliard en ligne

37,5 millions de vites en magasins sur 7,5 mois d’ouverture

12182 salariés

3 millions de livraisons à domicile (+56%)

1,6 million d’euros pour transformer les zones « Bonne trouvaille » en espaces dédiés à la seconde vie des meubles

278 millions de visites sites et l’application Ikea (dont 29,5 sur l’appli)