La lettre ouverte à Bruno Le Maire sur la fragilisation des gestionnaires de centres commerciaux

Le président de la Société des Grands Magasins, foncière spécialisée dans les centres commerciaux d’hyper centre-ville, interpelle le Ministre de l'Economie, des Finances, et de la Relance sur la nécessité de soutenir, au-delà des commerçants, les foncières gestionnaires de centres commerciaux, notamment mis en difficultés par la fermeture de 400 sites le 31 janvier.

 

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La lettre ouverte à Bruno Le Maire sur la fragilisation des gestionnaires de centres commerciaux
Les bailleurs commerciaux - dont certains sont des entreprises de taille modeste - se déclarent exclus du Fonds de Solidarité alors qu'ils sont confrontés à une baisse drastique depuis un an des loyers commerciaux, qui représentent l’essentiel de leurs revenus.

Frédéric Merlin, président de la Société des Grands Magasins a transmis la « lettre ouverte » suivante à Bruno Le Maire, Ministre de l'Economie, des Finances, et de la Relance. « Monsieur le Ministre, depuis le début de la crise sanitaire, le gouvernement n’a eu de cesse de venir en aide aux secteurs impactés par la crise. Il a ainsi évité le naufrage de notre économie. De fait, je tiens à saluer les efforts considérables entrepris pour les commerçants, qui ont largement bénéficié des mesures de soutien et du Fonds de Solidarité que vous avez mis en place. Mais je sais que vous avez également à l’esprit les grandes difficultés rencontrées par les bailleurs de centres commerciaux, lieux de vie, d’activité économique, et d’emploi. C’est pourquoi je me permets de vous écrire aujourd’hui pour vous demander de répondre concrètement aux fortes inquiétudes de ces bailleurs dont la situation a été rendue encore plus sensible par la décision du gouvernement de fermer plus de 400 sites il y a 4 semaines, et pourrait être encore aggravée bientôt par d’éventuelles nouvelles mesures sanitaires ».

«Il devient vital de soutenir aussi les foncières gestionnaires des centres »

« Si vous souhaitez relancer le commerce post-crise, si vous souhaitez qu’un pan entier de l’activité économique puisse continuer à investir, il devient vital de soutenir non seulement les commerçants des galeries commerciales, mais aussi les foncières qui gèrent et animent ces centres. En effet, les bailleurs commerciaux (dont certains sont des entreprises de taille modeste) sont exclus du Fonds de Solidarité alors qu'ils sont confrontés à une baisse drastique depuis un an des loyers commerciaux qui représentent l’essentiel de leurs revenus. Sur ce sujet, à plusieurs reprises, vous avez pris des engagements très clairs. Dès le 1er février, peu après que j’ai moi-même donné l’alerte sur cette question, vous avez annoncé que les loyers seraient pris en charge pour les centres commerciaux fermés. Lors du point presse du 24 février, vous avez réaffirmé que les aides apportées aux commerces fermés dans le cadre du Fonds de Solidarité devaient leur permettre, entre autres, de faire face à leurs coûts fixes et notamment aux loyers. Et vous avez rappelé clairement que les loyers étaient dus par les commerçants »

« Les engagements pris ne sont pas tenus »

« Malheureusement, nous ne pouvons que constater l’écart entre ces intentions-louables- et les faits. Aujourd’hui les engagements pris ne sont pas tenus. En effet, une grande partie des loyers dus aux bailleurs ne leur sont toujours pas versés, dans la lignée d’une année 2020 où les absences de paiement se sont multipliées, y compris pendant les périodes d’ouverture de tous les commerces. Sans doute parce que le fonds de solidarité pour les plus petits commerces ne leur suffit pas pour régler leurs loyers, mais aussi parce que certaines enseignes, parmi les plus importantes et les plus solides, ne s’en sont pas non plus acquittées alors qu’elles l’auraient pu.  Nous comprenons (des dernières annonces présentées à la presse) qu’aucun dispositif supplémentaire n’est prévu pour aider les petits commerçants à payer leurs charges. Par ailleurs, le dispositif extrêmement complexe introduit sur les coûts fixes, limité à 90 ou 70%, avec beaucoup de déductions possibles, ne suffira pas à régler ce problème car il ne nécessite pour en bénéficier aucun engagement particulier sur le paiement de ces loyers ».

«Mettre en place des mécanismes plus simples et plus transparents »

« Il est donc nécessaire de donner aux bailleurs des garanties sur le paiement des loyers qui sont indispensables à leur équilibre économique et au maintien de leur capacité d’investissement. Pourquoi donc ne pas mettre en place des mécanismes plus simples et plus transparents en soumettant les aides versées au paiement des charges dues, via des mesures de subrogation par exemple ? Ou bien en versant directement les loyers dus aux propriétaires après réception d’une quittance contresignée par commerçants et bailleurs ? Pourquoi ne pas étudier l’intégration des bailleurs au Fonds de Solidarité ou à défaut des mesures d’accompagnement fiscal comme une exonération de la taxe foncière ? » Et de conclure : «la Société des Grands Magasins, que je préside, est bien entendu à la disposition des pouvoirs publics pour échanger sur ces mesures et préparer la réouverture future. Mais l’urgence est là et des solutions rapides doivent être apportées sans délai. Vous l’avez dit, concernant les loyers : « la promesse sera tenue. » Nous ne pouvons qu’espérer que cet engagement se concrétise rapidement ».

 

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