E.Leclerc inaugure son sixième entrepôt automatisé en Sarthe

Mardi 20 mars, c’était jour de fête à Champagné, en proche périphérie du Mans, siège de la Socamaine. Notables locaux, adhérents, membres du Galec, Michel-Edouard Leclerc, le président de l’enseigne, et une partie des personnels des magasins (39 + 52 drives) et de la centrale étaient réunis pour inaugurer Socamaine 4 et 5, les nouveaux bâtiments de ce site de 42 hectares. Des bâtiments qui accueillent une tour de stockage de 6000 m², 42 mètres de haut, d’une capacité de 35000 palettes avec une unité de de préparation automatisée. Un outil destiné à accompagner la croissance de cette région, qui est la 3^e centrale du groupement, forte de ses 1,3 milliard de chiffre d’affaires, sur les 15 prochaines années et notamment l’augmentation du nombre de drives.

Un nouveau prestataire pour un projet mixte

Originalité du nouvel outil, c’est la première plateforme dont la conception et la construction ont été confiées au prestataire hollandais Vanderlande, préféré à l’allemand Witron pour ce projet mixte qui ne couvre que la moitié des 15000 références de PGC secs et liquides traitées par le site. « Nous avons réalisé un tour d’Europe de tous les systèmes et signés avec Vanderlande en 2015 pour une réception définitive (en fait une vérification de la capacité de l’entrepôt en pleine charge, NDLR) qui aura lieu la semaine prochaine », indique Yoann Papillon, le directeur logistique de ce site qui emploie 465 salariés.  La Scarmor et Scanormande, qui vont également passer aux entrepôts automatisés dans peu de temps, ont quant à elles confiés les projets à un troisième spécialiste Ulma.

Le choix ici a, explique-t-on, surtout été guidé par la volonté de la Socamaine de procéder à une automatisation progressive de sa logistique PGC et d’avancer par tranches. Contrairement au projet pionnier de la Scapest par exemple, qui a consisté à s’appuyer sur un entrepôt totalement nouveau, crée from scratch pour l’occasion (par Witron) et couvrant l’essentiel des PGC, il s’agissait ici de s’appuyer sur l’existant et de conserver le site de Socamaine 3 en le modifiant en partie. Un système mixte donc, moins coûteux : 37 millions d’euros pour le seul process automatisé et 66 millions au total pour l’ensemble du nouvel entrepôt avec des zones de préparation du frais rajoutées en 2018, à comparer aux 80 à 100 millions d’euros avancés pour les premiers sites entièrement automatisés de Leclerc.

Une seconde tranche à venir

En fait, dans le projet de la Socamaine, une seconde tranche est prévue pour couvrir le solde des 7800 références non traitées par la tour actuelle qui répond au doux nom d’EGHA (Entrepôt Grande Hauteur Automatisé). Sauf que les 15000 références ne seront pas toutes automatisées, indique déjà le directeur logistique, à l’image des produits en sachets ou de la parfumerie par exemple pour lequel ce système présente peu d’intérêt.  Autre grosse différence, la « dépalettisation » se fait selon un processus semi manuel à Champagné alors qu’il est entièrement automatique sur les sites Witron. Mais quand ce dernier dépalettise « à la couche » (une couche entière de palette), les employés du Mans, eux, trient les palettes au colis, rendant le stockage temporaire (shuttle) plus facile et la repalettisation avant expédition aux magasins plus fine. Gageons que cet outil mixte, moins coûteux et moins gourmand en surfaces que les premiers projets, saura convaincre les centrales qui hésitent encore à s’affranchir des entrepôts conventionnels.

Un remplissage des camions optimisé

Car les économies semblent au rendez-vous notamment dans le domaine du transport, le second poste de coût de la Socamaine avec plus de 15 millions d’euros engloutis dans les 10 millions de kms parcourus chaque année, avec 300 camions qui gravitent chaque jour sur le site et livrent 78 millions de colis soit 1,3 million de palettes par an. Le système permet en effet d’optimiser le nombre et le contenu des « palettes socles » (60 cm de hauteur) qui permettent, en s’ajoutant aux palettes classiques limitées par la réglementation à 1,80 m, d’occuper toute la volumétrie des remorques des camions qui font entre 2,50 à 2,60 de hauteur. "Nous n’avons pas encore chiffrés les gains mais ils devraient être substantiels", reconnaît Yoan Papillon qui indique aussi que, malgré la mécanisation, destinée à limiter les taches les plus pénibles et répétitives, le site continue d’embaucher : il compte 60 salariés de plus que l’an dernier avec de nouveaux métiers qui apparaissent comme celui d’opérateur de ligne de tri...

"Pour lutter contre Amazon et ses 3 millions de références et arriver à notre objectif de 10% de chiffre d’affaires via le digital d’ici à 2020, essentiellement par les drives, nous avons absolument besoin d’outils d’optimisation de la logistique comme celui-ci », expliquait Michel-Edouard Leclerc à la presse. Grace à quoi nous allons résister et nous allons gagner."

Jérôme Parigi, à Champagné

L'entrepôt en photos :

Le site de la Socamaine s'étend sur 42 hectares autour de 4 grands bâtiments et 106000 m² de surfaces couvertes, il livre 39 magasins et 52 drives et expédie 78 millions de colis avec une capacité de stockage de 65000 palettes. 300 camions y entrent et sortent chaque jour. 

Le nouvel entrepôt de grande hauteur automatisé (EGHA) fait 42 mètres de haut, occupe 6000 m² de surface au sol et a une capacité de 35000 palettes avec 6 transtockeurs qui gèrent 30 palettes par heure en entrée et 24 en sortie.

3 puits de dépalettisation avec 2 opérateurs par postes traitent en moyenne 3200 colis/heure

L'espace de stockage temporaire, le shuttle, contient 46200 plateaux et peut traiter 1740 plateaux à l'heure sachant qu'il faut environ 50 plateaux (1,8 colis) pour constituer une palette.

5 robots en ligne permettent de palettiser 62500 colis/jour sur 21 heures de production sur 6 jours. Chaque robot peut traiter 662 colis à l'heure, soit 9 palettes environ.